Œdipe de Voltaire

Avec le soutien de la Ville de Ferney-Voltaire, de la Communauté de communes du Pays de Gex, du Conseil général de l’Ain et du Conseil régional Rhône-Alpes, du Conseil général de l’Orne et de l’ODIA Normandie

Avec 

François CHODAT  grand prêtre et Phorbas

Vincent DOMENACH / Laurent MÉNORET / Jean-Édouard BOTZIAK Œdipe

Luc DUCROS  Dimas et Araspe

Marie GRUDZINSKI  Jocaste

Antoine HERBEZ  Philoctète

Juliette WIATR / Alice FAURE, Égine

Mise en scène et adaptation Jean-Claude SEGUIN

Scénographie  Charlotte VILLERMET

Sons (musique, chœur)  Andrea COHEN

Costumes  Florinda DONGA

Lumières  Hervé BONTEMP

Durée du spectacle : 1h25

ŒDIPE, 1718-2012

La vigueur de l’écriture, la nervosité de l’intrigue, la montée implacable de la tension, la thématique brûlante de la pièce, tout, dans Œdipe, concourt à la modernité du propos.

ALLEGRO VIVACE

Un rythme enlevé, un montage presque cinématographique, des scènes comme prises à la volée et qui s’achèvent en suspens : écrite dans un style nerveux, direct, cette pièce limpide de bout en bout, étonnamment accessible, est l’œuvre d’un jeune homme insolent et fougueux, qui craint par-dessus tout l’ennui. Le suspense, haletant, est celui d’un thriller.

UN ACTE DE NAISSANCE

Emprisonné onze mois à la Bastille pour propos irrévérencieux envers le Régent, le jeune Arouet a tout le temps de peaufiner sa première pièce. Dès sa création en 1718, elle connaît un véritable triomphe et rend célèbre, du jour au lendemain, un dramaturge de vingt-quatre ans qui, lors de sa publication, prend le pseudonyme de… Voltaire. Œdipe, jamais représentée depuis 1852, fut la tragédie la plus jouée tout au long du XVIIIe siècle.

UN VOLTAIRE INATTENDU

François Marie perdit sa mère à l’âge de sept ans et se plut à dire que le sieur Arouet n’était pas son vrai père : lorsque l’enquête policière se mue pour Œdipe en une quête d’identité, on a le sentiment que, sous sa peau, coule directement le sang de l’auteur : « Mais qui suis-je, grands dieux ? » D’où la dimension intime, brûlante, passionnelle de la pièce qui, écrite sous le signe de Corneille, mais aussi de Shakespeare et bien sûr de Sophocle, échappe au classicisme dont, plus tard, Voltaire se réclamera. À mille lieues du code de la bienséance, avec ses retournements et ses fausses identités démasquées, elle semble annoncer le drame romantique.

UN CONTE CRUEL POUR AUJOURD’HUI

La peste sévit à Thèbes, avec son cortège d’anarchie et de morts. Pour y mettre fin, les dieux exigent que l’on « connaisse et punisse » le meurtrier de Laïus. Confronté à une situation extrême, qu’il s’agisse du sida, de la guerre ou de la crise économique, le groupe réagit toujours de la même façon : par l’exclusion et la recherche de boucs émissaires. Le lynchage n’est jamais loin. La tragédie de Voltaire parle en ce sens, pleinement, de notre temps. Prenant pour cible à la fois le pouvoir monarchique (« Un roi pour ses sujets est un dieu qu’on révère. / Pour Hercule et pour moi, c’est un homme ordinaire ») et religieux (« Nos prêtres ne sont pas ce qu’un vain peuple pense. / Notre crédulité fait toute leur science »), certaines tirades furent, à l’époque, acclamées par le public. Dans la lecture que nous en faisons aujourd’hui, plusieurs fils apparaissent, tout aussi riches de sens et de couleurs en 2012 qu’en 1718, date de la création d’Œdipe : tandis que le grand prêtre incarne l’arrogance d’un clergé qui, s’interposant entre des humains crédules et des dieux sanguinaires, tend à régenter la société civile, la quête de soi qui pousse Œdipe à élucider le mystère de ses origines acquiert aujourd’hui, avec l’essor de la psychanalyse, mais aussi les nouvelles techniques de fécondation ou le recours de plus en plus fréquent à l’adoption, une force nouvelle : « J’abhorre le flambeau dont je veux m’éclairer. / Je crains de me connaître, et ne puis m’ignorer… »

À LA SOURCE DU MYTHE

Nous avons choisi, pour retrouver la fraîcheur, la naïveté, mais aussi la violence et la crudité du mythe originel, de mettre en relief la fable, axée, d’une scène à l’autre, sur une montée du suspense et une révélation progressive de la vérité — aveuglante : alors qu’Œdipe croit s’être comporté en homme libre et vertueux, il découvre, à l’issue de son enquête, que les dieux, toujours, se sont joués de lui… et il se crève les yeux. Son cri de révolte (« Impitoyables dieux, mes crimes sont les vôtres / Et vous m’en punissez ! ») nous pose question : qu’en est-il de notre liberté ? Sommes-nous des êtres manipulés — par les dieux bons ou mauvais de notre enfance, de notre éducation ? Enfin, tout en respectant le langage de l’alexandrin, dont aucun pied ne sera tronçonné (il marchera, dansera et bondira sur ses douze pattes aux ressources merveilleuses), nous avons voulu l’apprivoiser, le parler, l’assimiler pour lui redonner vie dans le chant de nos muscles, de nos nerfs et de nos artères — afin qu’il acquière l’évidence d’un langage poétique contemporain.

UN ONIRISME CONTEMPORAIN

Une image m’est d’emblée apparue, au début de la pièce : celle d’un voyageur qui, desperado ou samouraï, échoue dans un no man’s land crépusculaire ; un pays, Thèbes, où règne la peste, où grouillent les rats, où retentissent les clameurs des mourants ; un monde qui évoque à la fois le western (où l’étranger devient l’incarnation, pour la cité, de l’Ennemi) et l’horreur ou la science-fiction ; un lieu apocalyptique qui, aujourd’hui, pourrait être la bande de Gaza ou l’île d’Haïti dévastée par un tremblement de terre… Quant aux anathèmes du grand prêtre, ils renvoient aux prêches de tous les bellicistes religieux. Ces images, en suscitant un imaginaire d’aujourd’hui, nous défont aussi des couches de préjugés accumulés sur les pièces de Voltaire.

Avec Charlotte Villermet, la scénographe, nous avons envisagé un espace global qui,  onirique, abolisse la séparation entre la scène et la salle. Un lieu unique, éruptif, couleur de cendre et de lave. La matière du sol, constituée d’un latex cousu, recousu, semble faite d’une accumulation de pansements sur un corps blessé, meurtri, couturé de cicatrices : il faut qu’une impression de danger, de contagion rampante, en émane. À jardin, une petite éminence derrière laquelle apparaissent au lointain les personnages, d’où le roi et le grand prêtre haranguent le peuple de Thèbes. Au centre, descendant des cintres, comme si elle avait éventré le plafond, une branche d’arbre foudroyé. Quant aux costumes, intemporels, ils évoquent à la fois le monde contemporain et une époque très éloignée : des matières naturelles, mais élimées ; des tons gris, où contraste le rouge incestueux de la robe de Jocaste.

UN CHŒUR DE SPECTATEURS

Le chœur, dans Œdipe, n’est pas incarné par les acteurs, mais par le public lui-même : avec Andrea Cohen, metteuse en ondes et compositrice de musique électro-acoustique, nous avons imaginé une mise en espace des voix du chœur qui, émanant de la salle elle- même, intègre les spectateurs dans le dispositif scénographique et les confronte à la violence de leurs propres pulsions.

Jean-Claude SEGUIN

PRESSE ŒDIPE

UNE RÉHABILITATION

Jean-Claude Seguin, choisissant l’Œdipe de Voltaire, n’a pas suivi une impulsion grégaire mais emprunté une voie où il peut se sentir un peu solitaire. Bien lui en a pris. Cet Œdipe peut se voir comme une curiosité, mais surtout comme une découverte qui est à la fois un plaisir et la réparation d’une injustice. C’est la première pièce de Voltaire. Très respectueux de Sophocle, il conte le malheur d’Œdipe selon une trajectoire très directe, en faisant intervenir un grand prêtre odieux et terrifiant. Jean-Claude Seguin a conçu un spectacle nocturne. C’est une avancée dans les ténèbres, sur une terre dépouillée, traversée par une branche d’arbre. Les acteurs, Vincent Domenach, Marie Grudzinski et leurs partenaires, savent à la fois figurer des personnalités fortes et dire le vers. Il y a quelque chose de rituel et de fantastique dans cette vision qui tourne le dos à l’élégance du XVIIIe siècle. Entendre Œdipe dire: « J’abhorre le flambeau dont je veux m’éclairer / J’ai peur de me connaître et ne puis m’ignorer », c’est une délectation.

WEBTHEA, Gilles Costaz, février 2012

UNE TROUPE HARMONIEUSE

Jean-Claude Seguin offre à des comédiens fougueux et enthousiastes l’occasion de revisiter avec panache l’histoire tragique du malheureux Œdipe.

Le vertueux Œdipe (incarné avec force par le beau Vincent Domenach, poitrine haletante et corps pantelant) et l’intelligente Jocaste (à laquelle Marie Grudzinski offre la belle et tranquille assurance d’une grande reine) gouvernent Thèbes. Jocaste a accepté dans son lit le vainqueur du sphinx, même si son cœur demeurait épris de Philoctète. Celui-ci se retrouve accusé du meurtre de Laïus : l’étranger est le bouc émissaire idéal de la cité pestiférée. Mais le grand prêtre (François Chodat, remarquable de hiératisme puant et de pompe odieuse) se plaît à ménager le suspense pour mieux torturer le monarque. Sur un sol recouvert de latex gris, les protagonistes de cette tragédie épouvantable se débattent dans les filets qu’a tissés le destin. Luc Ducros, Antoine Herbez et Juliette Wiatr incarnent avec sincérité et assurance les seconds des deux héros. Les vers de Voltaire composent une diatribe iconoclaste et anticléricale, dont les allergiques à la calotte se régaleront avec bonheur.

LA TERRASSE, Catherine Robert, février 2012

L’ENTHOUSIASME AU RENDEZ-VOUS, Hadrien 2000, Vaison-la-Romaine

La pièce construite avec un sens de l’intrigue policière maintient le suspense jusqu’au bout. Elle emporte émotionnellement les spectateurs par sa fougue, sa véhémence et la puissance de ses convictions.

C’est à la demande de la ville de Ferney que Jean-Claude Seguin relit les pièces de Voltaire avant de choisir cet Œdipe sous tension. Il constitue alors son équipe avec une attention minutieuse pour mener à bien avec elle une aventure théâtrale exigeante, consciente des défis à relever dont le moindre n’est pas d’user de l’alexandrin comme d’un très actuel mode d’expression !

Et c’est peu de dire que le succès a couronné l’entreprise puisque l’enthousiasme était au rendez-vous des représentations comme il le sera en Avignon où la qualité des précédentes réalisations du Théâtre du Loup Blanc (Rodogune et Palatine) a convaincu tant la critique que le public.

Les spectateurs venus au Nymphée assister à une éblouissante Rodogune de Corneille peuvent témoigner de l’excellence du travail accompli par Jean-Claude Seguin et Marie Grudzinski, les pilotes de cette compagnie au service d’un théâtre tel que Jean Vilar le promouvait.

POUR LES AMOUREUX DU THÉÂTRE

Le Théâtre du Loup Blanc, en exhumant Œdipe, n’a pas travaillé pour les amateurs de curiosité mais bien pour les amoureux du théâtre en leur prouvant magistralement qu’il ne fallait pas se fier à la rumeur : Voltaire est aussi un bon dramaturge.

En privilégiant la frontalité des personnages, et en prouvant qu’ils sont d’abord exposés aux grands enjeux de l’existence (vivre, aimer, mourir), le metteur en scène Jean-Claude Seguin a compris que Voltaire était plus près de Shakespeare que de notre théâtre classique. La scénographie épurée de Charlotte Villermet, inondée de lumière ou noyée dans la fumée, accentue la tension extrême parcourant la pièce. Aucun temps mort, aucun répit ne sera dès lors plus permis et les acteurs vont surgir de la scène ou de la salle, non pas pour marteler des morceaux de bravoure épique, mais pour dire leurs vers sans affectation. Ni vers de mirliton ni alexandrins chantournés ne sortent de leurs bouches. Leur diction est nette et leur ton jamais imprécis et emphatique. Les costumes intemporels contribuent à éloigner les personnages de toute tentation de kitsch antique. On appréciera particulièrement la sobriété de l’interprétation de Vincent Domenach, qui ne fait jamais sombrer Œdipe vers le pathos, ainsi que celle de Marie Grudzinski à son unisson dans le rôle de Jocaste. Il y a de la raison dans leur déréliction, ce qui va bien dans le sens voltairien. On pourra bien sûr considérer ce spectacle réussi comme un excellent divertissement, mais on pourra déjà déceler de la passion antireligieuse dans cette œuvre. Dans son théâtre, le jeune Voltaire n’oublie pas son message philosophique, Jean-Claude Seguin l’a très bien compris.

FROGGY’S DELIGHT, Philippe Person, février 2012

LE CRI INTÉRIEUR D’ŒDIPE

Une représentation détonante, jouant de ce subtil décalage qui sait susciter d’intimes résonances.

Des bruits de course, un cri, un bref affrontement… Un décor sobre, constitué de tentures sombres, d’un arbre mort occupant différentes positions au cours de la représentation. Le Théâtre du Loup blanc s’approprie avec réussite ce texte qui n’a de facile que l’apparence. Il parvient à chanter, à gueuler les alexandrins avec dynamisme. Voltaire donne un relief intérieur aux personnages. Les tensions sont déplacées : entre la terre et le ciel, les forces s’équilibrent et les jeux de pouvoir peuvent être instamment renégociés. Des clameurs et murmures sourdent entre les scènes : le chœur est incarné par le public. Des tons marron, gris, de terre brûlée et dévastée, des costumes faits de matières simples et naturelles, mais vieillies – seule Jocaste porte une robe saignante, rouge vif –, un espace intemporel. Un travail incontestablement accompli, qui doit beaucoup à la prestation engagée et maîtrisée des acteurs.

LES TROIS COUPS, Christophe Giolitto, février 2012

UN PROPOS INTEMPOREL, ACTUEL ET ÉTERNEL

Œdipe, de Voltaire, est sans doute le modèle parfait de la tragédie. Voltaire en a fait un texte psychologiquement passionnant, parfaitement servi par des interprètes qui jouent chaque seconde, entretiennent le rythme et font avancer l’intrigue de façon claire.

Certes, on trouve distillé tout au long de la pièce l’anticléricalisme féroce de l’auteur de Candide, mais, chaque fois, ses piques visent juste. Très rapidement la diction devient fluide et la compréhension facile. Les éclairages sont travaillés, justes, en phase avec l’ambiance du moment. Une musique renforce l’aspect mystérieux, étrange, de la situation. Les costumes rendent le propos intemporel, actuel et éternel. Malgré l’heure tardive à laquelle elle est donnée, cette pièce ne risque pas de laisser le public s’endormir, loin de là…

FRANCE CATHOLIQUE, Pierre François, janvier 2012

À NE PAS LOUPER !

Il n’est pas trop tard pour revisiter ses classiques… Après des siècles de silence, la pièce renaît avec panache grâce à la mise en scène de Jean-Claude Seguin.

BONBON, février 2012

À DÉCOUVRIR !

Sacré Voltaire ! Jean-Claude Seguin a eu l’ingénieuse idée de ressortir des oubliettes ce texte en alexandrins. Sa mise en scène oscille entre classicisme et modernisme : qu’il est beau cet arbre de vie qui se lève comme un doigt accusateur! Vincent Domenach est un Œdipe plein de fougue et de jeunesse qui se cogne à son destin. Marie Grudzinski incarne une Jocaste dans la tradition des tragédiennes. François Chodat est à la fois le terrible grand prêtre et le touchant Phorbas. Antoine Herbez interprète avec pertinence et bien des nuances le guerrier amoureux Philoctète et le vieil Icare. Luc Ducros, tour à tout Dimas et Araspe, et Juliette Wiatr, Égine, portent en eux la sincérité des humbles qui observent les grands du monde se détruire.

PARISCOPE, Marie-Céline Nivière, février 2012

UN MYTHE ANCESTRAL

Un texte, très beau, en alexandrins, pour servir cette tragédie grecque. Une mention particulière à Œdipe / Domenach dont la prestation est de toute beauté.

LEXTIMES, A. A., janvier 2012

ŒDIPE TIENT LE CHOC

Voltaire n’est pas Corneille et encore moins Racine, pourtant son Œdipe tient le choc et on écoute la pièce avec plaisir. C’est le plus important.

FIGAROSCOPE, Jean-Luc Jeener, février 2012

UNE MODERNITÉ CERTAINE

Œdipe, en mettant l’accent sur le talent de Voltaire pour la tragédie, nous permet de redécouvrir ce mythe passionnant.

Vincent Domenach, Marie Grudzinski et Luc Ducros

On découvre la toute première pièce de Voltaire, construite comme un drame policier, dans une écriture très accessible : l’alexandrin est de mise, pour notre plus grand plaisir. L’intrigue est dévoilée au compte-gouttes au terme d’un montage presque cinématographique. Même si le mythe est connu de tous, le suspense reste entier dans la mise en scène efficace de Jean-Claude Seguin. Un décor onirique confère au spectacle une atmosphère inquiétante et intemporelle. Le chœur est ici représenté par un effet sonore angoissant, et personnifié par le public lui-même. Une modernité certaine transparaît dans la scénographie de Charlotte Villermet. En effet on peut aisément transposer le mythe à l’époque contemporaine. Vincent Domenach nous surprend, et nous offre un Œdipe profond et exalté.

THÉATRE.COM, Audrey Jean, février 2012

UNE BELLE ALLURE

La mise en scène de Jean-Claude Seguin donne une belle allure au texte de Voltaire, joué avec talent par les comédiens. Une élocution élégante, et des alexandrins bien ciselés dans une scénographie belle et dépouillée laissant place, dans un voile de fumée avec des arrière-fonds sonores, au mystère du mythe oedipien.

Le décor est entre modernité et antiquité, avec des bidons et une branche d’arbre symbolisant mère Nature. Les costumes flirtent aussi avec la modernité, mais la mise en scène garde toute la quintessence et la justesse de l’alexandrin. Le jeu est tout en finesse, et l’émotion rythmée corporellement par un Verbe rendu à sa juste mesure par les comédiens. Un fond sonore, dans lequel des flux de voix s’enchevêtrent, donne un sentiment étrange de modernité renforçant le mythe. Les comédiens font tous une très belle prestation et déploient dans un registre haut en couleur des sentiments au diapason de la tragédie de Sophocle.

NOTRE SCÈNE, Safidine Alouache, février 2012

DU BRIO

Une pièce très dense, très belle, où la langue est aiguisée, brillante, l’alexandrin manié avec brio. De sincères félicitations à Vincent Domenach, qui campe un Œdipe convaincant et poignant.

MY HEART SELECTION, février 2012

UN PUBLIC JEUNE IMPRESSIONNÉ PAR ŒDIPE

Une belle soirée de théâtre ! De nombreux collégiens et lycéens étaient présents, de leur propre initiative. Le pari n’était pas gagné d’avance avec cette pièce classique en alexandrins. Mais la dynamique onirique et le suspense de la mise en scène, la qualité des costumes et éclairages, la sincérité et l’énergie du jeu d’acteur ont su captiver l’attention du public sur ce conte tragique où, jouant le peuple de Thèbes, il se retrouve au centre de la pièce. Le texte prend corps dans la diction des comédiens. La recherche de soi, le désir et la peur de savoir, les histoires familiales cachées : une préoccupation toujours contemporaine, comme le thème du bouc émissaire (l’étranger est accusé à tort). Voltaire dénonce le pouvoir des puissants et de l’Église.

Laurent Ménoret

LA DÉPÊCHE DU MIDI, janvier 2012

UNE TRAGÉDIE POLICIÈRE

Exhumer une œuvre de jeunesse de Voltaire, redonner la parole au malheureux Œdipe : le Théâtre du Loup blanc gagne ce pari gonflé.

Jean-Claude Seguin nous a déjà gratifiés d’une sauvage Rodogune dont tous les festivaliers se souviennent, aujourd’hui il met en scène une tragédie de Voltaire qui connut un succès retentissant. Découvrir une de ces perles endormies dans le répertoire classique, est un plaisir délectable. La langue est belle, le vocabulaire plus proche de nous que celui du siècle précédent, donc plus compréhensible. Voltaire multiplie les événements, les coups de théâtre ; il s’amuse avec les fausses identités démasquées, frise les nerfs du spectateur en entretenant un suspense haletant, comme dans un thriller. Le décor comme ravagé par le feu et la maladie, hérissé d’un tronc d’arbre mort, pourrait être celui de En attendant Godot. Voltaire rejoint Beckett dans cet univers dévasté où crimes, incestes, malédictions confirment la vacuité de la condition humaine.

Antoine Herbez et Vincent Domenach

Une fête du théâtre

Jean-Claude Seguin conçoit une mise en scène énergique, presque sportive. Il déjoue les maladresses d’un auteur très jeune, s’attache à faire entendre l’alexandrin, éclaire les intentions de Voltaire sans l’engluer de non-dits. Il parvient même à nous faire sourire. Les éclairages d’Hervé Bontemps créent de vénéneuses ambiances ; les beaux costumes rustiques habillent une distribution brillante et homogène. Lorsque s’éteignent les projecteurs, le public reconnaissant applaudit à tout rompre : la fête théâtrale a été réussie.

LA MARSEILLAISE, Jean-Louis Châles, juillet 2010

ŒDIPE A CONQUIS LE PUBLIC

Ce sont des salves d’applaudissements qui ont conclu la prestation du Théâtre du Loup Blanc, avec Œdipe, dans l’écrin de la cour des Angériens. Très silencieux, attentifs, penchés en avant vers la scène, tous les spectateurs ont jusqu’au bout suivi ce texte de Voltaire qui lui assura, à l’âge de vingt-quatre ans, son succès de dramaturge.

SUD-OUEST, Jean-Michel Marquebielle, 5 août 2011

UNE TRAGÉDIE NERVEUSE

C’est une tragédie nerveuse, qui ne lambine pas, Œdipe et Jocaste sont infiniment humains, confrontés à des éléments qui les dépassent et les contrôlent. La mise en scène fait du public le peuple de Thèbes, réclamant des « résultats » à ses « dirigeants » responsables de ses maux (tiens, tiens…). Jean-Claude Seguin ramène à la lumière cette œuvre oubliée. Marie Grudzinski et Laurent Ménoret interprètent une Jocaste et un Œdipe pris au piège, animés de passions très humaines, François Chodat est un grand prêtre implacable et terrible et un serviteur mal payé de son humanité.

LA PROVENCE, juillet 2010

À JUBLAINS, UNE SOIRÉE EXCEPTIONNELLE !

Les Nuits de la Mayenne ont proposé une soirée exceptionnelle. Performance des acteurs, décor somptueux de l’amphithéâtre romain avec en arrière-plan les monts brumeux… les spectateurs n’ont pas regretté le déplacement ! Œdipe, tragédie humaine, n’a pas pris une ride. Les alexandrins portent le texte du philosophe des Lumières, accessible à tous, et une mise en scène épurée a permis aux comédiens de capter le public tout le long du drame. Les acteurs, tous magnifiques, ont transcendé le patrimoine de pierres et de nature. En quittant, à regret, le site, le public emporte avec lui l’émotion.

OUEST-FRANCE, 30 juillet 2011

En perpétuel mouvement, la mise en scène de Jean-Claude Seguin a maintenu le public en haleine, frisant le suspense d’un polar.

UN VÉRITABLE ENGOUEMENT POPULAIRE

Dans une Thèbes intemporelle, le public, immédiatement plongé dans une scénographie sombre et prégnante, se laisse gagner par la formidable intrigue. Subtile, sobre et juste, la mise en scène nous emporte sur les chemins d’un mythe que l’on redécouvre dans toute sa violence. La distribution, remarquable et parfaitement homogène, étaye le jeu d’un Œdipe et de sa mère-épouse Jocaste, tous deux magnifiquement interprétés, dans un voyage sans retour jusqu’au bout de la folie. Au terme du spectacle, le public, abasourdi comme rarement, comprend enfin comment François-Marie Arouet devint, avec Œdipe, Voltaire. On avait oublié Voltaire tragédien, Jean-Claude Seguin réussit le pari insensé de le ressusciter.

LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ, mars 2009

UNE TRAGÉDIE MODERNE

Une tragédie qui ne perd rien de sa modernité, dans une intrigue haletante, par une troupe d’acteurs tout en intensité. Tout d’abord le décor, lunaire, apocalyptique… puis entre en scène Philoctète, Antoine Herbez, immense, flamboyant, qui nous plonge immédiatement dans cette tragédie mythique que la mise en scène de Jean-Claude Seguin réactualise dans toute son acuité, dénonçant le fanatisme, l’injustice et la haine. Marie Grudzinski (qui nous avait déjà éblouis dans Palatine), campe une Jocaste tout en retenue et en intensité. Quant à Œdipe, il nous entraîne vers la fin d’une histoire qui ne perd rien de son suspense. Du bel ouvrage. Venez nombreux écouter, dans le plus pur respect de l’alexandrin, une fable philosophique sur la crise.

AVIGNEWS.COM, 22 juillet 2010

LE COURROUX D’ŒDIPE

Il fallait de l’audace pour remettre Voltaire et son Œdipe sur les planches. Jean-Claude Seguin s’y est attaché, accompagné d’acteurs qui ont su emporter le public dans une intrigue sans répit. Le public est pris dans le tourbillon. Le décor est inquiétant. Les subtilités de l’éclairage nous mènent de l’obscurité à la lumière aveuglante qui s’impose lorsque l’oracle devient vérité. Une œuvre de jeunesse, avec tout ce qu’elle contient en germe de réflexion sur la haine, le fanatisme, les injustices. La mise en scène de Jean-Claude Seguin met en valeur la modernité inhérente à la pièce. Précurseur de la voie psychanalytique, le combat intérieur d’Œdipe traite du chemin personnel. « Je crains de me connaître et ne puis m’ignorer » résonne encore et toujours. On en ressort touché et apaisé, pour s’être laissé aller aux mots, aux maux…

LA VOIX DE L’AIN, mars 2009

TRÈS CONVAINCANT, L’ŒDIPE DE VOLTAIRE !

Salle archi-comble. Mise en scène par J.-C. Seguin, cette tragédie, créée en 1718, a conservé une véritable modernité. S’y dessine aussi fort bien le pouvoir religieux incarné avec force par François Chodat. Jean-Edouard Bodziak en Œdipe et Marie Grudzinski en Jocaste sont magnifiques. Mention spéciale à Antoine Herbez dans le rôle de Philoctète. Si François-Marie Arouet devint Voltaire avec Œdipe, le théâtre du Loup blanc a une fois de plus affirmé l’évidence de son talent.

OUEST-FRANCE, mars 2010